L’artiste Manuel Chantre, en résidence à TOPO jusqu’au 1er juillet, fait appel à votre collaboration pour poursuivre sa réflexion entourant son projet Monday, March 11, 2013 – #shouldicontacther.
Cette série d’oeuvres a débuté en 2015 à partir de données d’un téléphone trouvé. Chantre n’a toujours pas contacté la propriétaire. La réappropriation de données et d’images est au coeur des débats actuels et ces interrogations nourrissent l’artiste dans cette phase du projet.
Vos interactions et vos suggestions influenceront le nouveau volet de l’œuvre qui sera présentée à l’automne 2018 dans la vitrine d’exposition de TOPO. Du 17 juin au 1er juillet, on vous invite à participer et à commenter autour de ces questions soulevées par Chantre via ses comptes Facebook et Instagram.
« Est-ce que je devrais la contacter ? »
LE PROJET
Le 11 mars 2013, une inconnue prend une dernière photo avec son téléphone portable, quelques heures avant de le perdre. En 2015, l’artiste reçoit l’appareil lors de la collecte de téléphones non-fonctionnels dans le cadre d’un projet de création sur les données privées et publiques avec l’école secondaire Pierre-Laporte. Le résultat de cette exploration est issu de photos, de vidéos et de textes provenant de la carte mémoire du téléphone trouvé. L’inconnue n’a jamais été contactée. Chantre laisse s’échouer ses données dans la mer de données, devant le public. L’inconnue a jeté une bouteille à la mer de manière involontaire. Un jour, peut-être, dans 200 ans, quelqu’un d’autre pourra trouver ses données ou les œuvres de Monday, 11 March 2013. Comment les gens interpréteront-ils ces données? Que voudront-ils savoir sur cette inconnue? En fait, nous ne le saurons jamais.
Cette fiction performative soulève l’aspect moral et éthique de l’utilisation de données personnelles sans le consentement ; la notion de vie privée et de vie publique a changé. Les données personnelles s’accumulent aujourd’hui plus que jamais dans les serveurs du monde entier. Ces données sont et seront analysées massivement par des logiciels programmés pour les interpréter. Que pourront-ils savoir de nous? Que voudront-ils savoir de nous? Quels en seront les impacts sociaux, politiques et économiques ?
Telles sont les interrogations qui animeront l’artiste au cours de la résidence.
Lieu / Sudio TOPO, 5445 av. de Gaspé / rez-de-chaussée
Quand / Du 17 juin au 1er juillet 2018