Labyrinthes

Laurent Lévesque

Installation multimédia

28 février – 30 mars 2019

Vernissage et présentation d’artiste:
Jeudi, 28 février 2019

17 h 30 – 19 h 30

Vitrine de TOPO
5445, avenue de Gaspé, rez-de-chaussée, espace 107-B

 

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Analyse de l’œuvre par Paule Mackrous

Dans le cadre de la Nuit Blanche 2019, TOPO présente dans sa vitrine d’exposition l’installation multimédia Labyrinthes de l’artiste Laurent Lévesque, du 28 février au 30 mars 2019.


Labyrinthes
(2016) est une installation vidéo où se côtoient deux écrans présentant des déplacements perpétuels dans les espaces répétitifs d’un jardin-labyrinthe. D’une part, Labyrinthe gauche est un dispositif vidéo génératif où un logiciel découpe puis assemble aléatoirement et en une suite infinie une série de travellings dans les corridors de ce labyrinthe. Chaque segment vidéo s’accompagne d’une note soutenue, faisant naître une lente musique de cette succession de mouvements.

D’autre part, Labyrinthe droit est une vidéo de 24 heures dont l’image est captée par une caméra tournant à grande vitesse sur elle-même au carrefour central du même labyrinthe. Le mouvement rapide brouille les images qui prennent dès lors un aspect quasi-pictural. Au fil des heures, la lumière, qui reste constante, révèle les artifices de l’expérience et l’absurdité de ce jardin où la nuit ne tombe jamais.

Le labyrinthe végétal est une forme symboliquement chargée du jardin, hautement construite, architecturale. Le labyrinthe sollicite l’imaginaire. Contrairement au jardin traditionnel qui appelle l’apaisement, le labyrinthe convoque un malaise, une angoisse face à son dépouillement, son absence de points de repères, à l’égarement calculé de ses formes répétitives. Toutefois, celui qui s’engage dans le jardin-labyrinthe ne court aucun danger, ce jardin est un jeu, un environnement contrôlé où il joue à se perdre.

Les expériences de l’installation sont quant à elles inextricables, elles se déploient virtuellement sans fin, elles sont des espaces dont on ne sort pas. Labyrinthes, face à ses structures absurdes et répétitives, souligne la rupture peut-être irréparable de l’homme et de la nature, nous plaçant en position d’impuissance. Les deux projections qui s’opposent engagent une réflexion sur notre rapport à l’infini.

* Installation créée à l’occasion d’une résidence à Oudeis (Le Vigan, France) grâce au soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Laurent Lévesque

llevesque.net

Faisant usage de l’installation, du numérique, de la photographie et de la vidéo, les œuvres de Laurent Lévesque sont des dispositifs qui engagent le visiteur dans une expérience décalée du paysage. Il explore les espaces de tension entre le naturel et l’artificiel ; s’intéresse à nos rapports à la nature, à l’espace et au temps dans un contexte d’insécurité environnementale mais également face à l’autorité des technologies, à la mondialisation des marchés et à l’omniprésence d’Internet. Ses plus récents projets s’intéressent aux jardins comme formes de pouvoir et de domination ; à travers un corpus d’œuvres en développement il en explore les aspects symbolique, affectif et politique.

Son travail a été présenté à travers le Canada ainsi qu’à l’étranger, notamment aux États-Unis et en France. Il a participé à divers programmes de résidence dont ceux de La Chambre blanche (Québec QC), d’Oudeis (Le Vigan, France) et du Centre d’art actuel Bang (Chicoutimi QC). Ses projets ont reçu le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec ainsi que du Conseil des arts du Canada. Laurent Lévesque est né à Sorel et a grandi dans Lanaudière. Il vit et travaille à Saint-Calixte et à Montréal.