Agence TOPO est fière d’avoir participé à la sixième édition du festival Le Printemps des poètes, à Québec, le 23 mars, en y présentant une première édition hors Montréal de la série Sortir de l’écran / Spoken Screen, avec au programme le duo français hp process et le poète médiatique montréalais Jason Edward Lewis.
hp process (Hortense Gauthier et Philippe Boisnard)
– http://databaz.org/hp-process/
La base de notre travail étant la poésie, les technologies numériques nous sont apparues comme des outils d’extension, de densification des déconstruction et d’intensification du langage et des formes poétiques, autant qu’un médium capable de redynamiser l’écriture, et de lui donner des formes nouvelles.
Notre démarche consiste autant à écrire avec les outils du numérique (video, son dispositifit génératif et interactif …), qu’à interroger et travailler avec les transformations que produisent les outils numériques sur l’écriture (web, réseaux sociaux, chat, téléphones mobiles, etc…) et de façon plus générale sur le langage, les modes relationnels et le corps. Le médium numérique devient alors le prisme pour une intensification esthético-poétique de la parole et du corps.
Nous avons essentiellement développé des performances poétiques multimédias où le son, l’image et le texte sont générés en temps réel, afin de construire une poésie en mouvement, en reconfiguration perpétuelle.
Dans ces performances, la vidéo, où se mêlent dans une esthétique minimale particules lettristes et univers 3D, est produite en temps réel, selon une programmation (en Pure Data/Gem ) aléatoire de mouvements et selon les interactions aussi bien de la voix, que du corps. Nous jouons sur l’ambiguïté de la présence réelle ou virtuelle à travers de dispositifs scéniques d’imbrication du corps dans la vidéo dans une logique de réalité augmentée, afin de produire un brouillage des différents espaces de représentation et de perception.
Au niveau sonore, nous travaillons sur l’expansion des fréquences sonores à partir de la voix dans une logique bruitiste et immersive. Aussi bien de manière improvisée qu’à partir de poésie-partitions, nous jouons avec notre voix et notre souffle pour les retraiter, les amplifier et les expanser par ordinateur et ainsi créer aussi bien une poésie sonore électronique, que des paysages sonores.
Nous qualifions notre travail de «poésie action numérique», dans la mesure où nous mettons en jeux et en acte les dimensions virtuelles, corporelles, visuelles et sonores du langage afin de le mettre en perspective avec diverses problématiques liées à la matérialité et la virtualité du corps, à l’histoire et la fabrication du langage, aux relations virtuelles générées par les réseaux sociaux, aux transformations relationnelles et langagières produitent par les nouvelles technologies …
Nos influences mêlent autant la poésie d’avant-garde, le Lettrisme, le Futurisme, la science-fiction, la cybernétique, l’alchimie, le cinéma, et notre recherche est à l’intersection de la poésie sonore, de l’art action, de la performance audiovisuelle et de l’art numérique.
Contact : un homme / une femme / ils s’écrivent / chacun derrière /devant un écran / poésie improvisée / ils tentent de se parler / son et texte tapé, projeté, échantillonné, déstructuré en temps réel / poésie visuelle et sonore / jeu sur les surfaces du langage / le corps comme surface de projection / la surface du texte comme espace de désir / du corps intime à la chair numérique / dans un débordement du langage et du corps / au-delà des écrans / au-delà de soi / jusqu’à l’autre…